Originellement Bammâko « marigot du caïman » est certainement la plus authentique des capitales africaines. Aucune autre capitale africaine ne résume à ce point un pays tout entier. Bamako ville cosmopolite par excellence.
Etirée le long du fleuve Niger qui, du sud au nord, l’accule à cinq collines tabulaires, enfoncée dans une cuvette recouverte en permanence d’une étrange pellicule de poussière d’où n’émergent au loin que la tour d’un hôtel et les minarets de la grande mosquée, la capitale malienne est demeurée un village.
Chaque scène de la vie constitue un véritable spectacle. Ici une femme porte une calebasse de lait, une autre vend des frites de patates douces sur le trottoir. Là, un vieux tacot vert, taxi de Bamako, est surchargé de passagers. Plus loin les femmes lavent le linge dans les eaux du fleuve, les hommes posent leurs filets depuis leurs pirogues en bois. Sourire, joie de vivre, rires des enfants illuminent les rues.
Bamako ressemble à un grand souk. Les Maliens sont les meilleurs commerçants de l’Afrique de l’Ouest. Tout se vend à Bamako, pas de grands magasins mais des milliers de petites boutiques. Les rues fourmillent de monde. Les hommes portent le boubou blanc ou de couleur, les femmes belles et élégantes sont habillées de magnifiques basins (tissus damassés en coton) colorés et brodés, de bijoux en or et portent dignement des coiffures variées.
Bamako, carrefour des différents peuples du Mali. Toutes les ethnies sont regroupées et cohabitent pacifiquement. Bamako compte plus d’un million d’habitants. L’eldorado urbain a provoqué un gigantesque exode rural.
Bamako, ce sont aussi les embouteillages et une circulation difficile : bétail, vendeurs, charrettes, pousse-pousse, vélos, mobylettes, taxis, bus, tous fréquentent les mêmes routes.
Bamako ne laisse pas indifférent et le visiteur en quête de sensations africaines sera heureux dans cette cité : la ville regorge d’activités et de charme.
A l’est de la grande mosquée, la vieille ville a conservé tout son caractère. Séparés par des rues perpendiculaires entre elles, les blocs de bâtiments, dits aussi « carrés », sont toujours organisés suivant le système communautaire hérité des fondateurs de la ville. Chaque « carré », véritable village fermé par un mur extérieur, abrite plusieurs familles, soit parfois plus de cent personnes. Bâties en banco ou en dur, les maisons servent seulement d’abris pour la nuit. Car à Bamako comme partout ailleurs au Mali, tout le monde vit dans la cour commune à ciel ouvert. |